Madame de Lafayette : le féminisme et la femme adultère dans La princesse de Montpensier

Bethany Proctor

À l’époque de madame de Lafayette, la littérature française et la vie en général n’ont pas montré les femmes d’une façon juste. Le monde était dirigé par les hommes et l’argent. Souvent, les femmes ne pouvaient pas choisir leurs maris, et par conséquent ne se trouvaient pas dans des mariages pleins d’amour. Ce phénomène a été montré clairement dans deux romans notables de madame de Lafayette, La princesse de Clèves et La princesse de Montpensier. Dans les deux cas, le manque d’amour a poussé une femme à tromper son mari, même si les actions qui étaient considérées de la débauche au 17e siècle n’étaient rien de plus qu’une conversation avec un homme autre que le mari ou même des pensées sans suite. De plus, le pouvoir de l’homme sur des femmes avait un effet négatif sur la vie de ces femmes. Dans cet article, nous explorerons le thème de la femme adultère et le féminisme au 17e siècle dans le roman La princesse de Montpensier, écrit par madame de Lafayette en 1662. Nous verrons les moments dans le roman qui nous montrent l’infidélité d’une femme. Par comparaison, nous analyserons comment les actions d’antiféminisme, ou plutôt, les actions qui sont les résultats du patriarcat, des hommes dans le roman jouent une grande partie dans la création de la situation dans laquelle la princesse s’est trouvée. Enfin, nous étudierons comment madame de Lafayette a divergé de la littérature du 17e siècle, et comment l’auteur a changé le discours d’une jeune femme dans la littérature française dans les époques suivantes. À la fin de cet article, nous verrons que madame de Lafayette était une pionnière très importante dans la littérature et envers l’attitude des femmes des années 1670.

La princesse de Montpensier se concentre sur mademoiselle de Mézières, qui est devenue la princesse de Montpensier après son mariage arrangé au prince de Montpensier. Le mariage était le produit de la détermination des parents de mademoiselle de Mézières de gagner plus d’argent, de respect et de statut. Par conséquent, il n’y a pas d’amour entre les deux jeunes. Avec cette absence, la princesse avait un espace dans son cœur qu’elle voulait combler. Cet espace vide, accompagné des sentiments d’amour forts qu’elle avait eu pour le duc de Guise avant son mariage, a entraîné des pensées d’infidélité partout dans la nouvelle. Elles sont montrées pour la première fois après son mariage quand le duc de Guise rend visite à la princesse. Après cette reconnexion, la princesse a continué de parler avec le duc plusieurs fois, et ces conversations avaient l’image de l’infidélité. En fait, à cause de ces conversations, le duc d’Anjou a pu découvrir le rapport entre le duc de Guise et la princesse. Premièrement, la princesse a fait l’erreur de parler avec le duc d’Anjou à la fête du roi, croyant parler au duc de Guise (Lafayette 13). Cette faute a fait que le duc d’Anjou a su qu’il y avait quelque chose de bizarre et de déplacé entre le duc de Guise et la princesse qui leur a permis de parler ensemble. Ensuite, le duc d’Anjou a vu la princesse et le duc ensemble dans la chambre de la reine, et il a compris leur liaison. Heureusement pour la princesse et le duc de Guise, le duc d’Anjou n’a dit cette aventure à personne. En outre, à cause de la continuation de la liaison entre la princesse et le duc, surtout de la part de la princesse et de ses désirs malavisés, elle a accepté un autre homme dans sa chambre pendant que son mari était là (Lafayette 23). Cette décision était la dernière pour la princesse ; son mari les y a découverts et tous les éléments dans la vie de la princesse ont changé après cette confrontation. Si la princesse n’était pas impliquée avec un homme autre que son mari en lui parlant de sentiments d’amour et d’affection, même si elle n’avait pas d’amour dans son propre mariage, elle n’aurait pas eu à se faufiler. Finalement, sa vie n’aurait pas été terminée quand elle était « dans la fleur de son âge » (Lafayette 27). Dans ce contexte, on peut voir comment la princesse a créé sa propre fin.

En comparaison avec le dernier paragraphe et l’idée que l’infidélité de la princesse était sa faute à elle seule, les hommes dans le roman et les rôles du patriarcat qu’ils ont joués dans la vie de la princesse l’ont guidée jusque dans des situations malheureuses. Notamment, madame de Lafayette a décrit le prince de Montpensier comme « jaloux » plusieurs fois dans le roman. Cette jalousie intense du prince l’a conduit à battre sa femme et à la manipuler. De plus, le prince a utilisé sa force physique contre elle dans le but de la contrôler : « Il s’emporta contre elle avec des violences épouvantables, et lui défendit de parler jamais au duc de Guise » (Lafayette 11). Cette force l’a fait retourner chez ses parents. Le comte de Chabannes lui a dit qu’il était amoureux d’elle avec la connaissance qu’elle avait un mari (Lafayette 3). Même si la princesse n’avait pas une réaction sévère ou négative à ces nouvelles, elle était mise dans une situation gênante. Ce rapport entre le comte et la princesse est trouvé au dénouement du roman, et la vie des deux personnages a été changée d’une mauvaise façon. Le duc de Guise l’a également mise mal à l’aise. Il a aussi dit à la princesse qu’il avait toujours des sentiments d’amour pour elle, même quand il a su qu’elle était mariée. Cette confession a fait que la princesse s’est souvenue des sentiments qu’elle avait pour lui il y a plusieurs années. « [Elle] commença . . . à sentir, dans le fond de son cœur, quelque chose de ce qui y avait été autrefois » (Lafayette 11). Finalement, la princesse est morte à la fin du roman à cause de la négligence et de l’absence de tous ses amis : son mari ne se souciait pas d’elle, même quand elle était très proche de sa mort ; son meilleur ami, le comte de Chabannes, l’a aussi abandonnée ; le duc de Guise, l’homme qu’elle aimait profondément, s’est marié avec quelqu’un d’autre. Tous ces exemples nous montrent comment les hommes de cette époque ont traité les femmes qui leur semblaient inférieures avec violence, par la parole et par les actes. On dirait qu’ils ont abusé de leur pouvoir et l’ont transformé en manipulation. Ces actions nous montrent aussi les convictions du patriarcat si communes à cette époque.

Maintenant, avec le contexte des actions de la princesse de Montpensier et les hommes dans sa vie, et les thèmes d’une femme adultère et l’antiféminisme ou le patriarcat, nous pouvons étudier comment madame de Lafayette a divergé de la littérature du 17e siècle dans ses œuvres. La princesse de Clèves est connue pour la création d’un roman psychologique (Green 50). Un ajout aussi simple que les pensées intérieures d’une femme et l’évolution d’un tel personnage était révolutionnaire pour la littérature. Cela a aussi souligné le fait que les femmes avaient des émotions diverses, et qu’elles pouvaient évoluer. Aujourd’hui, nous pouvons voir des romans psychologiques partout, mais ils ont commencé avec madame de Lafayette. Elle a aussi montré son défi au patriarcat de cette époque avec sa démarcation de la « querelle des femmes ». Au milieu des années 1600, avant que madame de Lafayette ait écrit La princesse de Clèves, mais après la publication de La princesse de Montpensier, plusieurs œuvres ont parlé de cette « querelle » ou de la controverse sur la moralité des femmes (Rezvani 184). Quelques exemples d’auteurs qui ont écrit des œuvres sur ces idées de misogynie sont Madeleine de Scudéry avec Les Femmes illustres en 1665, et Molière avec Les Femmes savantes en 1662 (Rezvani 184). Une grande idée de cette « querelle » était que les femmes n’avaient pas de vertu. Madame de Lafayette est partie de ces idées avec l’inclusion de personnages masculins qui avaient des vices et des faiblesses. Cette diversion a montré que l’absence de vertu n’était pas un problème féminin (Rezvani 187). De plus, les personnages féminins dans les romans de madame de Lafayette avaient souvent des caractéristiques assez positives, comme l’honnêteté et la noblesse (Faguet 417). Dans l’orthographie plus que dans la réalité, ils sont également inclus dans la cour et ont plus d’influence sur la politique (Rezvani 189). L’influence d’une femme sur un homme, surtout dans le contexte de la cour, était aussi inédit ; les femmes étaient séparées de la cour si leur mari voulait mettre plus de distance entre elles et les autres hommes qui peuvent avoir une influence amoureuse sur elles. Avec des éléments comme « une princesse du sang » (Cuénin 11) comme personnage principal et un narrateur omniscient, madame de Lafayette a ajouté une nouvelle perspective à la littérature du 17e siècle, surtout dans le milieu d’une querelle de la moralité des femmes. Cette innovation a porté ses fruits : « la démarche de madame de Lafayette apparaît comme sans précédent » (Cuénin 11). De plus, La princesse de Montpensier est décrite comme « le prototype » étant « le chef-d’œuvre de la nouvelle historique » (Cuénin 11). Le roman est aussi considéré comme « un des meilleurs archétypes » (Gevrey 39). Madame de Lafayette a changé le discours d’une jeune femme dans la nouvelle française pour les auteurs qui l’ont suivie.

En conclusion, nous avons vu les façons dans le roman, La princesse de Montpensier, avec lesquelles madame de Lafayette a exploré le thème d’une femme adultère. Avec les actions de la princesse elle-même et les actions des hommes dans sa vie qui ont cru qu’ils étaient supérieurs, madame de Lafayette a pu montrer à la fois l’infidélité et le pouvoir du patriarcat qui étaient si communs à cette époque-là. Nous avons remarqué que les pensées d’infidélité avaient commencé même avant que la princesse fût jointe au prince, et elles continuent pendant toute la nouvelle. En revanche, nous avons découvert comment la façon dont elle était traitée a créé sa propre infidélité. Toute cette recherche pourrait être accompagnée d’une analyse du style d’écriture de madame de Lafayette et de l’invraisemblance de ses œuvres qui ont influencé la vie quotidienne de la société dans laquelle elle vivait au 17e siècle. Les lecteurs de ses romans auraient pu les lire et ont changé les façons dont ils ont vu le monde et les autres gens autour d’eux. Dans ce cas, une analyse de l’effet des médias pendant cette époque sur la vie des nobles en comparaison avec celle de la bourgeoisie serait utile. Au moins, l’information qui est présentée dans cette analyse nous laisse conclure que madame de Lafayette, avec La princesse de Montpensier et La princesse de Clèves, était une pionnière de la littérature féminine française. Elle a commencé le processus de la normalisation des femmes comme personnages forts et vertueux.


BIBLIOGRAPHIE

Cuénin, Micheline. “Histoire de la princesse de Montpensier sous le règne de Charles IXe Roi de France.” Textes Littéraires Français,  Google Books ed., Genève, DROZ, 1979.

Faguet, Emile. “Dix-Septième Siècle.” Études Littéraires. Google Books ed., 1893.

Gevrey, Françoise. “L’aventure dans La Princesse de Montpensier et dans La Princesse de Clèves.” Littératures, vol. 21, no. 1, 1989, pp. 39–51. Crossref, doi:10.3406/litts.1989.1479.

Green, Mary Jean. “Laure Conan and Madame de Lafayette: Rewriting the Female Plot.” Essays on Canadian Writing, no. 34, Spring 1987, pp. 50. EBSCOhost, search.ebscohost.com/login.aspx?direct=true&db=aph&AN=3981048&site=eds-live&scope=site.

Lafayette, Madame de. La Princesse de Montpensier. n.d. https://bibliothequenumerique.tv5monde.com/download/pdf/1240.

Rezvani, Leanna Bridge. “Transcending the Rhetorical Impasse : Madame de Lafayette’s La Princesse de Clèves and the Seventeenth-Century Querelle Des Femmes.” Romance Notes, vol. 46, no. 2, 2006, pp. 183–193. EBSCOhost, search.ebscohost.com/login.aspx?direct=true&db=mzh&AN=2011320261&site=eds-live&scope=site.