Les effets psychologiques des fables de La Fontaine

Wayne Notice

Les fables du XVIIe siècle ont donné du plaisir et une morale aux enfants du temps. La société du XVIIe siècle est gouvernée par cette morale, qui consiste en la bonté, la générosité, l’estime de ses aînés, l’honnêteté et l’intelligence. Souvent les familles de ce temps et des siècles suivants ont mémorisé les fables. Je vais examiner les effets psychologiques de cette mémorisation de fables et aussi les effets de la lecture des fables. Je vais utiliser trois fables de La Fontaine qui s’appellent « L’Aigle et l’Escarbot », « La Cigale et la Fourmi » et « Le Cygne et le Cuisiner », pour exemplifier mes recherches. À la fin nous allons mieux comprendre les effets de la mémorisation, et si cette pratique est bonne ou mauvaise pour tous les lecteurs.

Les Fables de La Fontaine ont été produites de 1668 à 1694. La Fontaine les a écrites en plusieurs volumes différents. Au total il y a douze livres et deux cent trente-neuf fables individuelles. Les Fables ont été adaptées des fabulistes classiques comme Ésope, Babrius, et Phèdre. En fait, quelques fables du début sont restées proches des œuvres classiques. Malgré cela, La Fontaine a pris son inspiration de beaucoup de sources différentes. Pour n’en citer que quelques-unes, il a utilisé François Rabelais, François de Malherbe, et Honoré d’Urfé (Books and Writers).

Le sujet de ces Fables est général. Elles décrivent les facettes de la vie, aussi bien les bonnes que les mauvaises. Néanmoins, la généralité des sujets des Fables de la Fontaine est regardée comme supérieure aux autres. La raison en est simple. La Fontaine a offert un avis différent de ses prédécesseurs. Il a donné à ses lecteurs une perspicacité aux défauts de l’humanité. Cette perspicacité combinée à l’humour de la moralité donne une grande joie à tous ses lecteurs.  Bien sûr il y a d’autres traductions qui les ont précédées mais les œuvres de Jean de la Fontaine sont plus connues.

Le but des œuvres n’est pas originellement seulement pour les enfants. En fait, il les a écrites pour des personnes raffinées de l’esprit. Ceci est plus probable car il les a écrites avec d’autres auteurs dans un salon. Les moralités à la fin des fables ont voulu « donner une éducation excellente pour les jeunes » (“La Fontaine’s Fables”). De plus, sa première édition est « … dédiée à un enfant, le Dauphin. » (“La Fontaine’s Fables”).

Donc, il est évident que malgré l’intention originale de La Fontaine, ses œuvres étaient solidement utilisées pour l’éducation des jeunes d’aujourd’hui. Néanmoins, l’admiration de ses œuvres mène à la tradition de répétition et mémorisation des fables. Cette tradition constitue principalement un enseignement des étudiants par leurs professeurs.

La mémorisation est une partie principale de l’éducation encore aujourd’hui. Il est important pour quelqu’un de noter qu’il y a une différence entre la mémorisation et la connaissance. Nous enseignons à nos enfants à mémoriser les fables car « … the value of using multiple, varied dependent measures in assessing learning versus memory cannot be overestimated. » (Mannes 161). Ça veut dire qu’il est plus important que les étudiants puissent utiliser la connaissance plutôt que la simple mémorisation et la répétition. Donc, je remets en question l’habitude de mémorisation et la répétition orale des fables. Cette habitude ne peut pas être la seule façon de conserver les moralités dans la tête des jeunes.

Clairement, les parents des jeunes du XVIIe siècle veulent enseigner à leurs enfants ces moralités. Une lecture une ou deux fois n’est pas suffisante. Par exemple dans la fable “L’aigle et l’escarbot” la moralité est : “les plus à craindre sont souvent les plus petits” (Les Morales des Fables). Cette moralité existe parce que l’escarbot pousse brutalement les œufs de l’aigle. L’aigle était méchant donc l’escarbot se venge.  Il est vraiment difficile pour un très jeune enfant de comprendre tout ce qui est construit dans cette moralité. Nous ne sommes pas sûr que les enfants qui lisent ou écoute cette fable peuvent comprendre que des actions malveillantes peuvent produire le meurtre. Donc il est important qu’un parent ou un professeur montre aux enfants toutes les facettes d’une moralité.

Dans le cas de l’aigle, ses actions causent la mort de ses enfants. « L’an suivant, elle mit son nid en lieu plus haut. L’Escarbot prend son temps, fait faire aux œufs le saut. » (“Fables de Jean de La Fontaine, L’Aigle et l’Escarbot.”) Ceci est vraiment une moralité qui est morbide, mais raisonnablement morbide si le lecteur est une personne raffinée. Bien sûr cette fable donne une caricature de la haute société du XVIIe siècle mais les enfants n’ont pas l’expérience des parents. Les enfants n’ont pas d’expérience qui leur permet de comprendre la moralité de la fable dans un contexte. Sans le contexte ou une expérience réelle, il est difficile ou proche de l’impossible de comprendre tout ce que la fable leur offre. La bonté de cette morale est douteuse.  Elle est un bon message pour les enfants faibles qui ne sont pas aussi forts que les autres. D’un autre côté, la violence de cette moralité se fait plus faible.

Une autre moralité difficile à comprendre est celle de la fable « La cigale et la fourmi ». Cette fable décrit la situation désespérée de la cigale. Elle n’avait pas eu la prévoyance de se préparer à l’hiver. Elle a chanté pendant que tous les autres travaillaient. Donc quand elle a supplié la fourmi pour obtenir de l’aide, la réponse était « Vous chantiez ? j’en suis fort aise. Eh bien ! dansez maintenant. » (Oxford page?? I don’t understand.. it’s a web page).  Cette moralité semble simple mais quand nous prenons une seconde de mure réflexion, la réalité est plus complexe. Ce n’est pas juste un récit de procrastination et de fainéantise. Cette fable est une histoire des résultats mortels quand quelqu’un combine les deux. Je doute de la compréhension des enfants qui mémorisent seulement cette fable. Il faut qu’on intériorise la moralité. Quelqu’un qui veut intérioriser la moralité doit lire et relire le texte. Parce que dans cette fable nous pouvons voir la folie de la cigale qui maintient que son mode de vie est « Vivant plus que content dans son erreur profonde… » (Périvier 421). Cette moralité est affaiblie si l’enfant n’en a pas une bonne compréhension.

Il est important de noter que cette fable pourrait être reçue très différemment à travers les classes socio-économiques. Un enfant de la bourgeoisie ou de la petite-bourgeoisie du XVIIe siècle peut comprendre la moralité facilement. Un enfant de la bourgeoisie regardait ses parents travailler chaque jour donc il comprenait la fourmi travailleuse. De la même manière, il peut comprendre l’agacement de la fourmi. Néanmoins la haute société du temps croit probablement que cette fable est une histoire drôle de ceux en dessous d’eux. Un effet psychologique de cette moralité est la diminution de l’esprit de fainéantise dans le lecteur, après que le lecteur comprend la gravité de la situation dans laquelle la cigale se met elle-même. Le lecteur du XVIIe siècle pense à la mort qui va accompagner quelqu’un qui ne fait rien pour la préparation des saisons dures.

La fable finale que nous allons examiner est la fable « Le cygne et le cuisinier », encore une autre fable qui parle de la mort. Les deux oiseaux, le cygne et l’oison faisaient les mêmes actions chaque jour mais le cygne est différent. L’oison est juste un animal domestique et possiblement un futur repas un jour. Le cygne contient une valeur intérieure mais aussi une beauté extérieure. Le cygne n’est pas seulement un bel oiseau mais aussi un bon chanteur. Donc, quand « l’oiseau, prêt à mourir, se plaint de son ramage. Le cuisinier fut fort surpris… » (Poésie Française) parce qu’il ne peut pas croire « Quoi ? Je mettrois, dit-il un tel chanteur en soupe ! » (Poésie Française).  Il a ces pensées parce qu’il était en train de cuisiner le cygne. C’était une erreur parce que l’oison laid est destiné à devenir un repas. La moralité de cette fable est que « Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe, Le doux parler ne nuit de rien » (Poésie Française). Ça veut dire que les mots doux sont utiles même quand quelqu’un est en danger. Je crois que cette moralité est un peu plus facilement saisie que les autres. La mort éminente du cygne est claire. Donc il est vraiment facile pour les enfants de comprendre que les mots doux ont affecté le cuisinier malgré son état d’ivresse. Quand nous imaginons un enfant qui a un parent ivrogne, nous voyons les implications. L’enfant mène peut-être à croire que quelques mots doux peuvent calmer son parent ivrogne. C’est franchement un grand impact de la psyché d’un enfant particulièrement dans une situation de violences conjugales. « Nineteenth-century critics of La Fontaine complained that the moral intentions of his Fables were too often invisible… » (McGowan 264). Néanmoins, dans cette fable il a décidé d’écrire un conte facile à comprendre. Donc il est plus probable que les enfants puissent comprendre la moralité pendant la mémorisation.

Les effets psychologiques des moralités de « L’aigle et l’escarbot », « La cigale et la fourmi » et « Le cygne et le cuisinier » passent inaperçus. Mais toutes les moralités sont efficaces. Les leçons dans les histoires ont beaucoup de points de vue. Quelqu’un doit lire et relire les fables pour bien comprendre. Les parents qui veulent utiliser ces fables pour enseigner les moralités doivent aider leurs enfants à le faire dans leur contexte. L’action ou l’inaction de leurs parents ou leurs professeurs va faire la différence entre une simple mémorisation et la véritable connaissance. Je ne crois pas que les fables donnent de bonnes leçons à tous. Elles restent encore utiles aujourd’hui. Mais il est temps pour des fables nouvelles qui utilisent des événements et des métaphores courantes. Les effets psychologiques des moralités peuvent changer les opinions du lecteur. Est-ce qu’elles sont bonnes ou mauvaises ? Le contexte dans lequel le lecteur met la moralité peut tout changer.


BIBLIOGRAPHIE

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